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D’après les données précédentes, le revenu brut moyen, par toute la France, étant, pour chaque famille de quatre personnes, de 1,000 fr., le prélèvement de l’impôt fixé à 1/8, soit 125 fr., il reste à la famille pour subsister une somme de 875 fr. La somme de 875 fr., toute défalcation faite de l’impôt, peut donc être considérée comme l’expression de la consommation moyenne et normale, soit du bien-être moyen de chaque famille. Il en résulte que toute famille qui possède un revenu brut de 1,000 fr. peut se considérer, au regard de l’impôt, vis-à-vis de la société et d’elle-même, comme étant en équilibre. Par la même raison, toute famille dont le revenu dépassera 1,000 fr. sera en bénéfice ; toute famille, au contraire, dont le revenu sera inférieur à 1, 000 fr. sera en perte. Cela posé, voici comment se liquident les profits et les pertes, dans l’hypothèse de la proportionnalité.

Première série. — Fortune dont le revenu dépasse 1,000 fr.

Revenu par famille : 6000 5000 4000 3000 2000 1000
Impôt à payer : 750 625 500 375 250 125
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Reste à la famille :   5220   4375 3500   2625   1750   875
Consommation moyenne : 875 875 875 875 875 875
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Bénéfice sur l’impôt : 4375 3500 2625 1750 875 000

Dans cette série, la progression (arithmétique) de l’impôt correspond à la progression (également arithmétique) des facultés contributives. Le reste formant