Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/188

Cette page a été validée par deux contributeurs.

réduction de taxe à l’importation, et les producteurs vinicoles, peu soucieux de savoir qui boira leur liquide, de crier hosanna au traité de commerce. — Mais le même gouvernement impérial a dû, par compensation, réduire ses tarifs sur les marchandises du Royaume-Uni ; de là un déficit pour le budget : comment combler ce déficit ? En élevant de 25 fr. par hectolitre les contributions sur les alcools destinés à la consommation intérieure. En sorte que les Français, partisans ou non du libre échange, seront bientôt obligés, s’ils veulent boire à des prix modérés leurs vins et leurs eaux-de-vie, d’aller à l’étranger !

La douane, dans l’état actuel des sociétés, est une institution à double fin : comme machine fiscale, elle rentre dans la catégorie des contributions indirectes ; comme protection du travail national, c’est une balance de compensation.

Dans le premier cas, la douane fonctionne à la frontière, tout comme l’octroi à la porte des villes ; l’institution est la même. L’octroi est un diminutif de la douane, la douane est un augmentatif de l’octroi, ad libitum. C’est un impôt sur la consommation, qui frappe également les produits de la métropole, ceux des colonies et de l’étranger. Tels sont les impôts sur les sucres, les cafés, les cotons, les bestiaux, etc.

Dans le second cas, par exemple, s’il s’agit de cotons ouvrés, de fers, houilles et autres produits du dehors ayant leurs similaires à l’intérieur, les droits ont un autre caractère : c’est une compensation ayant pour but d’équilibrer, entre pays inégalement favori-