moins contraire aux règles de la justice et de la proportionnalité.
« Parmi les impôts qualifiés d’indirects, les seuls qui puissent rapporter amplement sont ceux qui s’adressent aux produits de première et universelle nécessité ; et voilà pourquoi les substances alimentaires ont été taxées avec une aussi regrettable préférence. Ainsi a été rendue plus chère la vie des classes ouvrières, et sur elle est retombé le principal poids du fardeau. »
Les taxes de consommation poussent aux sophistications.
« Autrefois, » dit M. Gannal, « les arts et l’industrie consommaient annuellement plus de la moitié de la récolte des vins ; la confection du vinaigre, de l’acide acétique, des carbonates et acétates de plomb et de cuivre, celle des alcools destinés aux arts, étaient les principales sources de cette consommation. Aujourd’hui cette voie d’écoulement a totalement disparu. Grâce aux progrès de la chimie, avec de l’alcool de fécule on fait le vinaigre ; avec le vinaigre de bois (acide pyro-acétique) on fait tous les acétates, et cela donne sur ces produits une diminution de plus de 70 p. 100. Le vinaigre de table lui-même ne se fabrique plus avec le vin. Je connais à Paris une fabrique qui fait en fraude, à 10 centimes le litre, plus de la moitié du vinaigre qui s’y consomme. Aussi tous les établissements qui, à Orléans, à Blois, s’occupaient de ce genre de produit, sont-ils fermés depuis plusieurs années. »