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on avait remarqué que les valeurs imposables diffèrent entre elles de nature, autant au moins que les fortunes des particuliers varient en quantité, on eut d’abord recours à un ensemble d’impôts variés et combinés de manière, pensait-on, à se rapprocher le plus possible de la proportionnalité :

1. Impôt en nature : prestations, corvées, service militaire, coupes de bois domaniaux, etc. ;

2. Impôt foncier, proportionné à l’étendue superficiaire et à la qualité de l’immeuble ;

3. Impôt personnel et mobilier, proportionné à la grandeur de l’appartement ;

4. Impôt somptuaire, proportionné à la figure que le contribuable fait dans le monde ;

5. Impôt des portes et fenêtres, proportionné au nombre des ouvertures de l’habitation ;

6. Impôt des patentes et des licences, proportionné au chiffre présumé des affaires ;

7. Impôt sur les successions, donations et transmissions, proportionné à la valeur des choses transmises ;

8. Impôt de l’enregistrement et du timbre, proportionné à l’importance des mutations et transactions ;

9. Impôt sur les consommations, proportionné à la quantité et à la valeur des choses consommées.

Nous n’irons pas plus loin.

A la seule inspection de cette liste, on reste convaincu que le système de l’impôt, tel qu’il résulte de l’énumération qu’on vient de lire et qui se retrouve à peu près la même partout, est une œuvre de tâtonne-