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liberté forment à leur tour une opposition non moins éclatante, sur laquelle nous aurons fréquemment à revenir.

C’est dans l’histoire que s’observe l’action réciproque de ces forces antagoniques ; c’est donc en suivant l’histoire que nous pouvons espérer de saisir peu à peu les vrais principes du gouvernement, les conditions de l’équilibre social, les règles de l’économie publique, et conséquemment celles de l’Impôt. Un coup d’œil rapide sur les mœurs du passé, au point de vue de l’impôt, était ici indispensable.


Constitution primitive, nécessaire, de l’État et de l’impôt : influence du libre arbitre sur cette constitution. Origine du droit divin.


« Les sociétés humaines, dit M. Hippolyte Passy, ne subsistent qu’à la condition de subvenir, dans la mesure nécessaire, aux besoins de la chose publique. Toutes ont à donner aux gouvernements qui les régissent les moyens de remplir leur destination, toutes ont à pourvoir aux dépenses à effectuer dans l’intérêt de la défense du territoire national ou du maintien de l’ordre intérieur : et chez toutes l’impôt existe sous des formes appropriées à l’état plus ou moins avancé de la civilisation. »

Tel est le point de départ. La société ne subsiste qu’à la condition de se constituer un gouvernement. Ce gouvernement, quelle qu’en soit la forme, veut être entretenu. Or, qui peut subvenir à ses dépenses ?