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sera donc pour l’État de laisser les citoyens à leurs propres travaux et de les faire purement et simplement contribuer par la voie de l’impôt, mêmement de leur céder ou vendre une partie de ses terres. C’est ce qui a lieu aux États-Unis, où le gouvernement, plus riche de territoire que ne fut jamais un État, emplit son trésor, partie du produit des terres qu’il aliène, partie des contributions des citoyens.

Parmi les propriétés qu’un État ne doit jamais aliéner figurent au premier rang les voies de circulation, chemins de fer, routes, canaux ; les mines, les eaux et forêts. Or, sans compter que l’État, d’après les principes que nous avons posés, est tenu de livrer à la nation ses produits et services à prix de revient, transport à prix de revient, minerai à prix de revient, bois, etc., à prix de revient, ce qui lui laisse zéro de bénéfice, il doit encore, pour mettre en valeur lesdites propriétés, s’adresser à des compagnies fermières, sa spécialité ne lui permettant de s’occuper ni de culture, ni d’extraction, ni de bûcheronnage, pas plus que de chasse ou de pêche.

Si riche que soit l’État, enfin, si considérable que soient ses domaines, comme il lui est interdit, de par sa nature et son mandat, soit d’exploiter par lui-même, soit de livrer ses produits à bénéfice, il ne peut se passer d’impôts.

D’un autre côté les fortunes, dans le développement de la société, ne restent pas égales ; il se produit des riches et des pauvres. Bien que l’inégalité des fortunes ait sa cause principale dans le jeu de cette