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CHAPITRE III


DE LA RÉPARTITION DE L’IMPOT.
APPLICATION DES PRINCIPES ET DES RÈGLES
EXPOSÉS AU CHAPITRE PRÉCÉDENT.


Difficulté du problème de la répartition de l’impôt dans une société qui veut être à la fois juste et libre.


Si les nations pouvaient être traitées par leurs gouvernements comme des communautés, la question de la répartition de l’impôt n’existerait pas. L’État ferait connaître chaque année, à l’époque de la session du parlement, la nature et l’importance de ses besoins pour l’année suivante ; il dirait qu’il lui faut tant de vivres, de drap, de toile, de cuir, pour nourrir et entretenir son armée ; tant de bois, de fer, de cuivre, de chanvre, etc., pour ses constructions, ses réparations, ses arsenaux ; tant d’argent pour payer ses fonctionnaires et faire des achats à l’étranger. La communauté vérifierait le compte, puis elle ferait la fourniture, prenant les objets demandés là où elle les trouverait, l’argent à la caisse commune, sans s’inquiéter des individus et des familles qui, vivant en commun, payant l’impôt en masse, n’auraient pas à s’en occuper autrement.