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tiative communale a fait en France, en matière de viabilité, ponts et chemins vicinaux, depuis quarante ans. L’indemnité au maître d’école, la tenue des registres de l’état civil, la solde au garde champêtre, constituent, avec les travaux, les charges locales de la commune.

Dans les grands centres, la police de sûreté, le service de salubrité, l’éclairage, la distribution des eaux, le creusement et l’entretien des égouts, dépenses inconnues aux bourgs et hameaux, aggravent déjà d’autant les frais généraux des habitants. Puis l’arbitraire et la fantaisie s’en mêlent, sous prétexte de rectifications de rues et d’alignements, de monuments et de palais, d’œuvres d’art, de fêtes monarchiques, de cadeaux aux princes ou aux grands fonctionnaires (L).

Le budget municipal d’une ville comme Paris, s’élevant à 77,649,081 fr. (1859) pour une population de 1,174,346 habitants (avant l’annexion des banlieues), représente une capitation de 66 fr. par individu, soit 264 fr. pour une famille de quatre personnes. Joignez à cette somme l’impôt de l’État, qui est par tête de 50 fr. 41 c., il en résulte que l’avantage d’habiter la capitale coûte en moyenne, par chaque famille de quatre personnes, 465 fr. 64 c. Et les Parisiens se plaignent que la vie soit chère ! Croit-on que dans des conditions pareilles l’ouvrier, avec un salaire de 4 à 5 francs, puisse nourrir une femme et deux ou trois enfants ?… Dans les communes de 1,000 habitants, les frais généraux ne dépassent pas 3 ou 4 fr. par tête, en y comprenant les corvées et prestations