Ils ne prévoyaient pas… Mais qu’est-il besoin que j’insiste ? Les conséquences s’aperçoivent assez d’elles mêmes, et ce n’est pas le moment de faire une critique de tout le code.
L’histoire de la propriété, chez les nations anciennes, n’est donc plus pour nous qu’une affaire d’érudition et de curiosité. C’est une règle de jurisprudence que le fait ne produit pas le droit : or la propriété ne peut se soustraire à cette règle ; donc, la reconnaissance universelle du droit de propriété ne légitime pas le droit de propriété. L’homme s’est trompé sur la constitution des sociétés, sur la nature du droit, sur l’application
mains au défaut d’enfants légitimes, ils ne purent aller jusqu’à se servir de ces mêmes cousins pour équilibrer les partages dans deux branches différentes, de manière à ce qu’on ne vît pas dans la même famille les extrêmes de la richesse et du dénuement. Exemple :
Sous quelque forme de gouvernement que nous vivions, il sera toujours vrai de dire que le mort saisit le vif, c’est-à-dire qu’il y aura toujours héritage et succession, quel que soit l’héritier reconnu. Mais les saint-simoniens voudraient que cet héritier fût désigné par le magistrat ; d’autres qu’il fût choisi par le défunt, ou présumé tel par la loi : l’essentiel est que le vœu de la nature soit satisfait, sauf la loi d’égalité. Aujourd’hui, le vrai modérateur des successions est le hasard ou le caprice ; or, en matière de législation, le hasard et le caprice ne peuvent être acceptés comme règle. C’est pour conjurer les perturbations infinies que le hasard traîne à sa suite, que la nature, après nous avoir fait égaux, nous suggère le principe d’hérédité, qui est comme la voix par laquelle la société nous demande notre suffrage sur celui de tous nos frères que nous jugeons le plus capable après nous d’accomplir notre tâche.