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noblesse et le clergé devaient former les trois quarts de la représentation nationale. Le doublement du tiers était juste, dit-on, parce que le peuple payait presque seul les impôts. Cette raison serait bonne, s’il ne se fût agi que de voter sur des impôts : mais on parlait de réformer le gouvernement et la constitution ; dès lors le doublement du tiers était une usurpation et une attaque à la propriété.

2o Si les représentants actuels de l’opposition radicale arrivaient au pouvoir, ils feraient une réforme par laquelle tout garde national serait électeur, et tout électeur éligible : attaque à la propriété.

Ils convertiraient la rente : attaque à la propriété.

Ils feraient, dans l’intérêt général, des lois sur l’exportation des bestiaux et des blés : attaque à la propriété.

Ils changeraient l’assiette de l’impôt : attaque à la propriété.

Ils répandraient gratuitement l’instruction parmi le peuple : conjuration contre la propriété.

Ils organiseraient le travail, c’est-à-dire qu’ils assureraient le travail à l’ouvrier et le feraient participer aux bénéfices : abolition de la propriété.

Or ces mêmes radicaux sont défenseurs zélés de la propriété, preuve radicale qu’ils ne savent ni ce qu’ils font ni ce qu’ils veulent.

3o Puisque la propriété est la grande cause du privilége et du despotisme, la formule du serment républicain doit être changée. Au lieu de : Je jure haine à la royauté, désormais le récipiendaire d’une société secrète doit dire : Je jure haine à la propriété.


Septième proposition.


La propriété est impossible, parce qu’en consommant ce qu’elle reçoit, elle le perd, qu’en l’épargnant elle l’annule, qu’en le capitalisant elle le tourne contre la production.


I. Si nous considérons, avec les économistes, le travail-