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dans les manufactures, les démolitions de fortunes, le blocus de la classe ouvrière, dont une partie va régulièrement s’éteindre sur les grands chemins, dans les hôpitaux, les prisons et les bagnes.

Résumons cette proposition :

La propriété vend au travailleur le produit plus cher qu’elle ne le lui paye ; donc elle est impossible.


Appendice à la cinquième proposition.


I. Certains réformateurs, et la plupart même des publicistes qui, sans appartenir à aucune école, s’occupent d’améliorer le sort de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre, comptent beaucoup aujourd’hui sur une meilleure organisation du travail. Les disciples de Fourier surtout ne cessent de nous crier : Au phalanstère ! en même temps qu’ils se déchaînent contre la sottise et le ridicule des autres sectes. Ils sont là une demi-douzaine de génies incomparables qui ont deviné que cinq et quatre font neuf, ôtez deux, reste neuf, et qui pleurent sur l’aveuglement de la France, qui refuse de croire à cette incroyable arithmétique.

En effet, les fouriéristes s’annoncent, d’une part, comme conservateurs de la propriété, du droit d’aubaine, qu’ils ont ainsi formulé : À chacun selon son capital, son travail et son talent ; d’autre part, ils veulent que l’ouvrier parvienne à la jouissance de tous les biens de la société, c’est-à-dire, en réduisant l’expression, à la jouissance intégrale de son propre produit. N’est-ce pas comme s’ils disaient à cet ouvrier : Travaille, tu auras 3 francs par jour ; tu vivras avec 55 sous, tu donneras le reste au propriétaire, et tu auras consommé 3 francs ?

Si ce discours n’est pas le résumé le plus exact du système de Charles Fourier, je veux signer de mon sang toutes les folies phalanstériennes.

À quoi sert de réformer l’industrie et l’agriculture, à quoi sert de travailler en un mot, si la propriété est maintenue,