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l’élève à 3, 5, ou 10 pour cent, ou qu’on l’abaisse à ½, ¼, 1/10, il n’importe, sa loi d’accroissement reste la même. Voici quelle est cette loi.

Tout capital évalué en numéraire peut être considéré comme un terme de la progression arithmétique qui a pour raison 100, et le revenu de ce capital rapporte comme le terme correspondant d’une autre progression arithmétique qui aurait pour raison le taux de l’intérêt. Ainsi un capital de 500 francs étant le cinquième terme de la progression arithmétique dont la raison est 100, son revenu à 3 pour cent sera indiqué par le cinquième terme de la progression arithmétique dont la raison est 3 :

100 200 300 400 500
3 6 9 12 15

C’est la connaissance de cette espèce de logarithmes, dont les propriétaires ont chez eux des tables dressées et calculées à un très haut degré, qui nous donnera la clef des plus curieuses énigmes et nous fera marcher de surprise en surprise.

D’après cette théorie logarithmique du droit d’aubaine, une propriété avec son revenu peut être définie un nombre dont le logarithme est égal à la somme de ses unités divisée par 100 et multipliée par le taux de l’intérêt. Par exemple, une maison estimée 100,000 francs et louée à raison de 5 pour cent rapporte 5,000 francs de revenu, d’après la formule 100.000 X 5/100=5,000. Réciproquement une terre de 3,000 fr. de revenu évalué à 2 ½ %, vaut 120,000 francs, d’après cette autre formule : 3.000 X 100/2 ½=120,000.

Dans le premier cas, la progression qui désigne l’accroissement de l’intérêt a pour raison 5, dans le second elle a pour raison 2 ½.

Observation. — L’aubaine connue sous les noms de fermage, rente, intérêt, se paye tous les ans ; les loyers courent à la semaine, au mois, à l’année ; les profits et bénéfices ont lieu autant de fois que l’échange. En sorte que l’au-