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serait fait une seconde édition de son livre, d’en faire disparaître la dédicace ;

« 3o Que ce jugement de l’Académie soit consigné dans ses recueils imprimés.

« Ces trois propositions, mises aux voix, sont adoptées. »

Après cet arrêt burlesque, que ses auteurs ont cru rendre énergique en lui donnant la forme d’un démenti, je n’ai plus qu’à prier le lecteur de ne pas mesurer l’intelligence de mes compatriotes à celle de notre Académie.

Tandis que mes patrons ès-sciences sociales et politiques fulminaient l’anathème contre ma brochure, un homme étranger à la Franche-Comté, qui ne me connaissait pas, qui même pouvait se croire personnellement atteint par la critique trop vive que j’avais faite des économistes, un publiciste aussi savant que modeste, aimé du peuple dont il ressent toutes les douleurs, honoré du pouvoir qu’il s’efforce d’éclairer sans le flatter ni l’avilir, M. Blanqui, membre de l’Institut, professeur d’économie politique, partisan de la propriété, prenait ma défense devant ses confrères et devant le ministre, et me sauvait des coups d’une justice toujours aveugle, parce qu’elle est toujours ignorante.

J’ai cru que le lecteur verrait avec plaisir la lettre que M. Blanqui m’a fait l’honneur de m’écrire lors de la publication de mon second mémoire, lettre aussi honorable pour son auteur que flatteuse pour celui qui en est l’objet.

« Monsieur,

« Je m’empresse de vous remercier de l’envoi que vous avez bien voulu me faire de votre second mémoire sur la propriété. Je l’ai lu avec tout l’intérêt que m’inspirait naturellement la connaissance du premier. Je suis bien aise que vous ayez un peu modifié la rudesse de forme qui donnait à