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cette affaire. » Une caution ne s’accorde pas par philanthropie, comme on pense ; il faut en payer l’intérêt. C’est tout bénéfice pour ces messieurs. Le gouvernement n’a pas cru à propos de contrecarrer les agents de change en cette occasion, pas plus qu’en la première. Il ne le pouvait pas : le moment n’était pas venu. Il se serait brisé contre la force des choses, s’il l’avait entrepris. La compagnie est un des pouvoirs de l’État. Il ne s’agit plus de lui dénier ce caractère : mieux vaudrait mille fois le lui reconnaître, en le définissant.

Les courtiers de commerce sont intermédiaires entre l’acheteur et le vendeur d’un même endroit, à la différence des commissionnaires, qui représentent des maisons d’une autre localité que celle où ils opèrent. Il peut exister des courtiers, même dans les villes où il n’y a point de Bourse.

La pratique des affaires s’est depuis longtemps affranchie de ce privilége qui, s’il était pris à la lettre, serait un véritable embargo sur les transactions. Il n’existe en réalité que pour les opérations de Bourse, c’est-à-dire pour les spéculations non sérieuses.

La fonction des courtiers d’assurances est de rédiger, concurremment avec les notaires, les contrats ou polices, d’en attester la vérité par leur signature, de certifier le taux des primes pour tous les voyages de mer ou de rivière. (Code de commerce.)

Les charges de courtier ont beaucoup perdu de leur importance depuis que la commandite par actions a pris un développement si considérable. Il est bien plus facile de jouer sur des titres en papier que sur des marchandises.

Les agents de change ont à peu près, en droit sinon en fait, le monopole de toutes les négociations de la Bourse. Le spéculateur ne connaît point le courtier, si ce n’est le courtier-marron, dont il sera parlé au chapitre suivant, et dont les fonctions, simplement tolérées, ne sont autres que celles des agents de change eux-mêmes.