yeux rien de bien rassurant. La réforme opérée par les Compagnies de chemins de fer n’a abouti qu’au monopole. C’est une confiscation de l’industrie des transports au profit d’une poignée de capitalistes, et qui appelle, sous peu, une révolution dans le sens de la démocratie et de la mutualité. Jusqu’à ce qu’une liquidation de ce monstrueux monopole ait affranchi tout à la fois et les salariés qui le servent, et le public qui lui paye ses dividendes, la voie ferrée, loin de contribuer au bien-être général, n’aura fait qu’accélérer la spoliation, aggraver la servitude.
D’après cette observation, on comprendra que ce que nous attendons pour les logements est tout autre chose que ce qu’a prévu M. de Girardin. Ici, comme là, Œil pour œil, dent pour dent ; en autres termes, service pour service, prix pour prix. Nous demandons, en un mot, que dans une cité aussi grosse que Paris, l’habitation soit ôtée à l’arbitraire des propriétaires, et le loyer fixé au prix de revient.
Le prix de revient, en fait d’habitation, se compose de ces trois éléments : Impôt, frais d’entretien, amortissement. Dans les deux derniers se trouve le bénéfice de l’entrepreneur.
L’idée de réduire les loyers au prix de revient de l’habitation se trouve au fond de tous les projets de Cités ouvrières, patronées et subventionnées par le gouvernement. Mais nul animal ne peut manquer à sa nature. Le gouvernement, qui croyait faire de la philanthropie, n’a réussi qu’à faire naître la spéculation : les Cités ouvrières peuvent être citées comme un échantillon de l’Empire industriel.
Par décret des 22 janvier et 20 mars 1852, le gouvernement a affecté une somme de 10 millions de francs à l’amélioration des logements des ouvriers dans les grandes villes manufacturières. Créée dès 1850, la Cité Napoléon a reçu en conséquence une subvention de 200,000 fr. Elle contient 194 logements, elle est habitée actuellement par 500 personnes. Son revenu net est de 26,447 fr.
Dégagée des réclames philanthropiques, et ramenée à sa signification technique, bon marché des logements pour les locataires, dividende pour les actionnaires, la Cité ouvrière