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nonçait en outre qu’au moyen de ses réserves elle aurait, en quatre années, doublé son matériel ; en autres termes, qu’elle aurait formé, à l’aide de ses bénéfices, et sans rien demander de plus aux actionnaires, la moitié de son capital social.

En 1854, la Compagnie des Messageries Nationales hérita de la succession de la Compagnie Impériale (Taffe fils et Cie, à Marseille), à des conditions qui, sans nouveau déboursé de sa part, paraissent devoir doubler son revenu. Cette dernière Compagnie, qui n’a péri que par l’incapacité et l’égoïsme de sa direction, avait fait avec l’État un traité par lequel elle s’obligeait à entretenir 10 navires à vapeur, de la force de 300 chevaux et à grande vitesse ; à effectuer 17 départs par mois de Marseille aux deux ports de l’Afrique de Tunis et Maroc ; et à transporter annuellement pour l’État 20,000 hommes et 5,000 tonneaux de matériel ; moyennant quoi l’État lui accordait une subvention de un million par an. La Compagnie n’ayant pu tenir cet onéreux engagement, le traité avec l’État a été résilié, et la Société dissoute. La Compagnie des Messageries Nationales est alors intervenue ; en même temps qu’elle se rendait acquéreur, au plus bas prix, du matériel de l’Impériale, elle obtenait du gouvernement un nouveau traité, avec réduction du nombre des départs mensuels à 10, et augmentation de 500,000 fr. sur l’indemnité allouée.

Depuis la déclaration de guerre, la Compagnie des Messageries Nationales, chargée des transports de troupes et de matériel pour l’Orient, a obtenu la francisation de trois steamers d’origine anglaise ; plus encore un million de subvention pour ce supplément de service : en sorte que l’heureuse Compagnie se trouve en ce moment pensionnaire de l’État pour une somme de plus de 5 millions.

Le rapport de 1856 constate les résultats suivants :

Les itinéraires réglementaires ont suivi la progression ci-après :

1853 :     105,216 lieues
1854 : 245,824
1855 : 286,280

Dix navires neufs, d’une force collective de 2,490 che-