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Nous ne suivrons pas strictement, dans la suite de ce chapitre, les chiffres du Rapport, qui du reste « ne comprend pas 684 kilomètres dont la concession a été décrétée à titre éventuel. »

Il faut avoir cherché, comme nous l’avons fait, à se rendre un compte exact de l’état des chemins de fer pour avoir une idée des difficultés que rencontre cette exploration. Le ministère des travaux publics vient de publier un volumineux in-quarto intitulé Documents statistiques sur les chemins de fer, imprimerie impériale, 1856 ; et chose remarquable, la Commission, quoique formée de gens du métier, placée dans les meilleures conditions pour relever un pareil inventaire, formule les mêmes plaintes que nous :

« La Commission ne peut dissimuler à Votre Excellence que, malgré les efforts qu’elle a faits, malgré tous les soins qu’elle a apportés à l’accomplissement de sa tâche, elle s’est trouvée en présence de difficultés qu’elle n’a pu résoudre qu’incomplétement… Toutefois, elle espère que l’examen des documents qu’elle a réunis et classés fera ressortir des résultats intéressants et de nature à frapper les esprits qui s’occupent de ces questions. »

Nous dirons aussi que l’ensemble de notre étude sur les chemins de fer suffira, malgré quelques incorrections qui ne sont pas de notre fait, à éclairer les intéressés et le public sur cette grave matière.

Voici d’abord, d’après M. Perdonnet, le tableau du coût moyen par kilomètre des chemins de fer en France et à l’étranger :

Angleterre 530,000 fr.
France 391,000
Belgique 270,000
Allemagne 201,000
Amérique (une voie) 96,500

Mais les grandes artères en France, le Nord, Paris-Strasbourg, Orléans, Paris-Lyon, Méditerranée, le Havre, reviennent à 463,000 fr. par kilomètre, ainsi répartis :

Administration, frais généraux 17,000 fr.
Achat des terrains 65,000