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3 0/0, au cours de 75 25, du 10 novembre de la même année. Quelque temps après, il racheta 300,000 fr. de rentes 3 0/0 au taux de 73 81.

L’augmentation du taux de l’escompte avait eu pour but de diminuer le chiffre des effets ; il n’en fut rien. Les escomptes de 1846 s’étaient élevés à 1,618 millions ; ils montèrent, en 1847, à 1,808 millions. Le taux fut ramené à 4 0/0 le 27 décembre de la même année.

La révolution de février vint compliquer la situation au moment où on commençait à sortir d’embarras. Du 26 février au 15 mars, la réserve métallique tomba de 140 millions à 59. Afin de conjurer le péril d’une liquidation, le gouvernement provisoire décréta le cours forcé des billets et ordonna la création des coupures de 100 fr. Une loi de l’année précédente avait déjà autorisé celles de 200.

Le titre de monnaie légale fut également reconnu aux billets des banques départementales dans les localités où elles étaient situées. Il en résulta une perturbation facile à prévoir. Tel recevait en payement comme monnaie légale des billets de la banque de Marseille, dont il ne pouvait faire usage pour s’acquitter à Lyon. L’unique remède à une pareille situation, c’était l’unité des billets, ce qui conduisait à l’unité de la banque, à l’extension du privilége.

« Considérant, dit le décret du 27 avril, que les billets des banques départementales forment aujourd’hui pour certaines localités des signes monétaires spéciaux dont l’existence porte une perturbation déplorable dans les transactions ;

« Considérant que les plus grands intérêts du pays réclament impérieusement que tout billet de banque déclaré monnaie légale puisse circuler également sur tous les points du territoire ;

« Décrète :

« Art. 1er. — La Banque de France et les Banques de Rouen, de Lyon, du Havre, de Lille, de Toulouse, d’Orléans et de Marseille sont réunies. »

Les Banques de Nantes et de Bordeaux résistèrent d’abord ; mais elles durent céder devant la nécessité, et elles furent incorporées le 2 mai suivant.

L’unité des billets nous semble le complément naturel de l’unité monétaire. Le progrès devait amener un jour ou