Page:Proudhon - Manuel du Spéculateur à la Bourse, Garnier, 1857.djvu/237

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




CHAPITRE PREMIER.


Institutions de crédit.


BANQUE DE FRANCE.


Nous définirons la banque de circulation : « Une institution ayant pour but de donner cours authentique aux effets de commerce souscrits par les particuliers. »

A, marchand de draps vend à B, confectionneur, 1,000 fr. d’étoffes, et reçoit en payement un billet à 90 jours.

En même temps, A achète de C, cultivateur, 1,000 fr. de laines, qu’il paye avec l’obligation souscrite par B.

De son côté, C achète à D 1,000 fr de bétail, et lui remet en acquit l’obligation de B, qu’il a reçue de A.

D s’est fourni chez B, pour lui et sa famille, de 1,000 fr. de vêtements ; il s’acquitte envers B en lui rendant son propre billet, souscrit primitivement au nom de A.

Ces quatre opérations, portant sur une valeur de 4,000 fr., n’ont pas nécessité un centime de numéraire.

Voilà, réduit à sa plus simple expression, le mécanisme du crédit.

Tout le monde vend et achète, soit de la main-d’œuvre, soit des produits. Seulement les échanges ne sont pas toujours de même valeur, comme dans notre hypothèse. De plus, C, ne connaissant pas la solvabilité de B, peut refuser son obligation, bien que A en soit endosseur et responsable.

En un mot, le billet personnel n’aura jamais qu’une circulation restreinte : 1° parce que les souscripteurs et endosseurs ne sont pas connus de tous les échangistes auxquels le papier peut être présenté ; 2° parce que les obligations par-