des proportions plus grandes, au point de menacer de tout envahir ? — La force des choses nous mène, avons-nous dit. Le machinisme s’est mis partout. Là où la machine fait le gros et le fini de la besogne, l’homme n’est rien que son servant. Le moyen d’employer la machine sans le concours d’un grand nombre de bras et de capitaux ?
Et la raison d’être de la mécanique ?
Ah ! c’est qu’il faut produire vite et bien, beaucoup et à bon marché. Sans la rapidité des communications, une foule de valeurs resteraient stériles ; il y aurait disette ici et encombrement là, c’est-à-dire ici et là misère. Sans les machines, le ménage qui a du linge n’aurait que des loques, l’homme en haillons resterait nu. Certes les douleurs du paupérisme actuel sont poignantes ; mais qu’on lise les tableaux de Vauban et le portrait du paysan au temps de La Bruyère !…
Le producteur maudit les machines, le consommateur les bénit. Cependant tout consommateur est producteur, et réciproquement. C’est une des mille contradictions dont l’économie cherche la clef.
Ainsi en doit-il être de l’association, de plus en plus inévitable, fatale. Tous associés et tous libres : tel est le problème.
Nous en sommes à l’apprentissage de l’association. Le contract de société, si ancien qu’on le suppose, n’a rien dans son passé d’analogue à ce qu’il produit aujourd’hui. C’est une révolution qu’il apporte. Nous assistons à la transition, en d’autres termes, aux tâtonnements, à l’expérience. Faut-il s’étonner que l’organisation en soit imparfaite ? La pratique n’a pas encore donné sa formule. Or, une loi ne s’invente pas, elle se découvre. Les prescriptions du Code sont lettre morte là où elles sont en opposition avec les faits et les besoins. Nous en citerons un exemple pris au cœur même de notre sujet.
Les sociétés qui nécessitent des mises de fonds considé-