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Ce dernier exemple est une opération de prime contre prime, nous y reviendrons.


§ 2. opérations à la baisse.


Elles sont nécessairement à terme.

a) Je vends ferme à découvert et j’attends la baisse.

Ainsi je vends ferme 50 obligations de la ville de Paris à 1,120 fr., soit en capital 56,000 fr. Entre l’époque du marché et de l’échéance, elles tombent à 1,110 ; j’achète à ce prix (comptant ou à terme) ; différence à mon profit, 500 fr. — Si les cours se maintiennent à 1,120, je ne gagne rien, mais je ne perds que les droits de courtage. Si la hausse survient au lieu de la baisse, ma perte peut devenir considérable.

b) Je vends à prime à découvert.

Exemple. — Je vends à prime dont 1 50, fin prochain, 4,000 fr. de rente 4 0/0 à 80 ; soit en capital, 80,000 fr., prime, 1,500 fr. Si la baisse survient, et que la rente soit à 77 à l’échéance, on ne lèvera point les titres : je n’aurai pas besoin d’acheter ; je gagnerai les 1,500 fr. — S’il y a hausse, et que mon acquéreur prenne livraison, je perdrai la différence entre le prix de vente et celui auquel je serai obligé d’acheter, soit 1,000 fr., au cas où le 4 serait à 81. La perte, dans cette circonstance, n’est pas limitée pour le vendeur à découvert ; elle l’est à 1,500 fr. pour l’acheteur.

c) J’achète à prime et je vends ferme à l’instant même.

Exemple. — Le 3 0/0 à prime dont 1 est à 81 fin courant, et la rente ferme 80 60. J’achète 1,500 fr. de rente au premier taux, soit en capital 40,500 fr., prime 500 fr. Je les revends ferme de suite au second taux 80 60, soit en capital 40,300 fr. ; différence à mon détriment, 200 fr. Si la baisse survient, conformément à mes prévisions, et que le 3 descende à 79, j’annule mon premier marché par l’abandon de la prime, et j’achète ferme à 79 ; soit en capital, 39,500 fr. J’ai vendu 40,300 fr. ; bénéfice brut, 800 ; d’où il faut dé-