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plient ; les sectes pullulent : on n’en est pas encore tout-à-fait à la négation du principe religieux, mais il est évident que l’ancienne formule ne suffit plus ; d’où les amateurs de religions concluent à la nécessité, ceux-ci d’une effusion nouvelle de l’Esprit-Saint, ceux-là d’une exégèse qui travestît de fond en comble le dogme catholique. Après les Chateaubriand, les Bonald, les Lamennais, paraissent les Bautain, les Buchez, les Lacordaire. Le christianisme, entre les mains de ces habiles manipulateurs, est tour à tour théocratique, royaliste, progressiste, philosophique, jacobin. On peut lui appliquer l’épigramme :

Chrysologue est tout et n’est rien.

Est-ce donc l’élaboration d’une foi nouvelle qui s’opère, ou la dissolution de l’ancienne qui s’accomplit ? Le peuple ne s’en inquiète pas ; la classe moyenne n’y prend garde ; la haute bourgeoisie, poursuivant le cours de ses spéculations, rit et demeure épicurienne ; les philosophes eux-mêmes ne semblent pas se douter qu’ils assistent à l’agonie d’une religion.

À l’avènement de Pie IX, qui parut un moment disposé à faire entrer la papauté dans les idées modernes, il y eut un immense concert d’acclamations. Les vieux libéraux s’imaginèrent que le catholicisme allait se réconcilier avec la liberté, qu’il n’était lui-même, bien interprété, qu’une formule de la liberté. M. Thiers parla pour toute la France, lorsqu’il s’écria de la tribune : Courage, Saint-Père ! Nous sommes chrétiens, si vous êtes révolutionnaire.

L’illusion fut de courte durée. À peine les événements de février eurent posé la question sociale, que pape et clergé, qui déjà s’étaient prononcés pour le Sunderbund, se tournèrent contre la révolution. Le socialisme, de son côté, se déclara adversaire de l’Église : il posa dans son programme, en première ligne, la suppression du budget ecclésiastique