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POST-SCRIPTUM.


APOTHÉOSE DE LA CLASSE MOYENNE.


J’écrivais, il y a deux ans, les pages qui précèdent : pour la première fois, à la sollicitation du libraire, je viens de les relire.

À part les corrections de style et les éclaircissements que devait me suggérer l’observation de nouveaux faits, mais qui n’altèrent en rien ma pensée première, je déclare n’avoir eu rien à rétracter, rien à modifier dans l’ancien texte. Toutes les appréciations que j’avais faites des hommes et des choses, les événements les ont de plus en plus confirmées : je n’ai eu besoin, en maintenant mes conclusions, que d’en relever çà et là les motifs, et d’en renforcer les termes.

Depuis deux ans les vieux partis, de droite et de gauche, ne cessent de se déconsidérer,

Le Gouvernement de se dissoudre,

La Révolution de s’étendre chaque jour, en raison directe de la persécution.

Sous sa triple formule, Religion, État, Capital, l’ancienne société brûle et se consume à vue d’œil.

Et ce qu’il y a d’étrange dans cette universelle dissolution, c’est que le mouvement s’accomplit, pour ainsi dire, par une pression occulte, en dehors de tout conseil humain, malgré le rappel énergique des partis, et les protestations de ceux-là même qui, jusqu’à ce moment !, s’étaient le plus enorgueillis du titre de révolutionnaires !...

Chose merveilleuse, la révolution est à l’index de toutes les opinions. Personne ne l’avoue dans sa plénitude. Les fractions démocratiques et socialistes, pas plus que les coteries