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après avoir passé dix-huit ans en conspirations sans étudier un seul problème d’économie sociale, ont exercé quatre mois durant la dictature, et n’en ont recueilli d’autre fruit qu’une suite d’agitations réactionnaires, suivies d’une épouvantable guerre civile ; qui, au dernier moment, parlant toujours liberté, rêvaient toujours de dictature : serait-ce leur faire injure que de dire d’eux aussi qu’ils sont morts, et que le scellé est sur leur tombeau ? Quand le peuple se sera refait une philosophie et une foi ; quand la société saura d’où elle vient et où elle va, ce qu’elle peut et ce qu’elle veut, alors, seulement alors les démagogues pourront revenir, non pas pour gouverner le peuple, mais pour le passionner de nouveau.

Les doctrinaires sont morts aussi ; les hommes de l’insipide juste-milieu, les partisans du régime soi-disant constitutionnel ont rendu leur dernier souffle à la séance du 20 octobre, après avoir, dans celle du 16 avril, fait décréter par une assemblée républicaine l’expérience d’une papauté doctrinaire. Eux, nous gouverner encore ! Leurs preuves sont faites. En politique, pas plus qu’en philosophie, il n’est deux manières de faire de l’éclectisme : la Charte de 1830 et les actes du gouvernement de Louis Bonaparte ont épuisé la fécondité du juste-milieu.

Le parti absolutiste, enfin, le premier dans la logique et dans l’histoire, ne tardera pas d’expirer à la suite des autres, dans les convulsions de son agonie sanglante et liberticide. Après les victoires de Radetzki, d’Oudinot, de Haynau, le principe d’autorité, au spirituel comme au temporel, est détruit. Ce n’est plus du gouvernement que fait l’absolutisme, c’est de l’assassinat. Ce qui pèse en ce moment sur l’Europe n’est plus que l’ombre de la tyrannie : bientôt se lèvera, pour ne se coucher qu’avec le dernier homme, le Soleil de la Liberté. Comme le Christ, il y a dix-huit siècles, la Liberté triomphe, elle règne, elle gouverne. Son nom est