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fession, je ferai celle de toute la démocratie. Des intrigants, ennemis de toute société qui ne paie pas leurs vices, de toute morale qui condamne leur libertinage, nous ont accusés d’anarchie et d’athéisme ; d’autres, les mains pleines de rapines, ont dit que nous prêchions le vol. Je mettrai notre foi, la foi démocratique et sociale, en regard de celle de ces hommes de Dieu ; et l’on verra de quel côté est le véritable esprit d’ordre et de religion, de quel côté l’hypocrisie et la révolte. Je rappellerai ce que nous avons tenté de faire pour l’émancipation des travailleurs ; et l’on verra de quel côté sont les parasites et les pillards. Je dirai, pour ce qui me concerne, les raisons de la politique que j’eusse préférée, s’il m’avait été donné d’en faire prévaloir une ; j’exposerai les motifs de tous mes actes, je ferai l’aveu de mes fautes ; et si quelque vive parole, si quelque pensée hardie échappe à ma plume brûlante, pardonnez-la moi, ô mes frères, comme à un pécheur humilié. Ici, je n’exhorte ni ne conseille, je fais devant vous mon examen de conscience. Puisse-t-il vous donner, comme à moi-même, le secret de vos misères et l’espoir d’un avenir meilleur !



II

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PROFESSION DE FOI.


NATURE ET DESTINATION DES PARTIS.


Le croyant dit : Les jugements de Dieu sont impénétrables. Une philosophie sacrilége, appliquant aux événements sa logique vacillante, peut seule entreprendre, dans son indomptable orgueil, de les rendre intelligibles. Pourquoi, dites-vous, ces révolutions, avec leur déviations et leurs retours, leurs catastrophes et leurs crimes ? Pourquoi ces crises terribles, qui semblent annoncer aux sociétés