qu’une rétribution minime pour salaires et frais. Le crédit était donc gratuit !... Le principe réalisé, les conséquences se déroulaient à l’infini.
Comment nos économistes, nos financiers, nos capitalistes, nos grands propriétaires, nos gros industriels, tous ces hommes d’ordre, de philanthropie, ces amis du travail, du commerce, du bon marché et du progrès, n’avaient-ils jamais eu cette idée ? Pourquoi, lorsqu’un socialiste, dans l’intérêt de la production, de la circulation, de la consommation, dans l’intérêt des ouvriers, des commerçants, des agriculteurs, de tout le monde, l’eut mise en avant, la repoussèrent-ils tous ? Pourquoi veulent-ils que le paysan, qui pourrait, par ce système, emprunter à 1/2 p. 0/0 d’intérêt et à long terme, continue à payer 12 et 15 p. 0/0, grâce à la nécessité où il est de renouveler son emprunt tous les trois ou quatre ans ? Pourquoi, lorsque la société en nom collectif de la Banque du peuple, privée de son chef, fut forcée de se liquider, s’en réjouirent-ils ? Est-ce que la Banque du peuple leur faisait tort ? Demandait-elle quelque chose au capital et à la rente ? Attaquait-elle la propriété et le gouvernement ?... Je ne pousserai pas plus loin mes questions : je demande seulement à ces messieurs, que je ne suppose pas tout à fait liés par un pacte d’usure, pourquoi cette étonnante réprobation de leur part, pourquoi ?...
La Banque du peuple, donnant l’exemple de l’initiative populaire, aussi bien pour le gouvernement que pour l’économie publique, désormais identifiés en une même synthèse, devenait donc à la fois, pour le prolétariat, principe et instrument d’émancipation : elle créait la liberté politique et industrielle. Et comme toute philosophie, toute religion est l’expression métaphysique ou symbolique de l’économie sociale, la Banque du peuple, changeant la base matérielle de la société, préludait à la révolution philosophique et