2o Attaquer le gouvernementalisme, qui n’est autre chose que l’exagération du communisme, en donnant l’essor à l’initiative populaire, et procurant de plus en plus la liberté individuelle par la mutualité ;
3o Assurer le travail et le bien-être à tous les producteurs, en les organisant les uns à l’égard des autres comme principe et fin de la production, en autres termes, comme capitalistes et comme consommateurs.
Par le principe de sa formation, la Banque du peuple n’était donc point destinée à devenir une banque d’État. L’État, sans compter qu’il ne peut donner crédit, attendu qu’il n’a ni valeurs ni hypothèques, n’a pas qualité pour se faire banquier, pas plus que pour se faire industriel ou commerçant.
Ce n’était pas davantage une banque fonctionnant au profit d’une société d’actionnaires, offrant au peuple des conditions plus ou moins avantageuses de crédit, mais opérant dans son intérêt propre, comme la société des cuisiniers ou celle des tailleurs. Une société de la Banque du peuple, conçue d’après ce principe, n’eût été, comme toutes les associations ouvrières actuellement existantes, qu’une institution de monopole. C’était rentrer dans le privilége, et le privilége, si populaire qu’il se fasse, est toujours la négation de l’équilibre, une chose antisociale.
La Banque du peuple devait être la propriété de tous les citoyens qui en accepteraient les services ; qui, dans ce but, la commanditeraient de leurs capitaux, s’ils jugeaient qu’une base métallique lui fût pour quelque temps encore indispensable ; qui, dans tous les cas, lui promettaient la préférence de leurs escomptes et recevaient en payement ses reconnaissances. D’après cela, la Banque du peuple fonctionnant au profit de ceux-là mêmes qui formaient sa clientèle, n’avait ni intérêts à percevoir pour ses avances, ni commission à prendre pour ses escomptes ; elle n’avait à prélever