des lois, et, par les ministres qu’elle choisit dans son sein, les exécute ?
Ainsi parlait, entre autres , dans l’Assemblée de 1848, l’honorable M. Valette (du Jura).
C’est ici qu’apparaît la fatalité logique qui mène les peuples, et qui détermine les révolutions.
L’homme est destiné à vivre en société. Cette société ne peut exister que de deux manières : ou par l’organisation des facultés économiques et l’équilibre des intérêts ; ou bien, par l’institution d’une autorité qui, en l’absence de l’organisme industriel, serve d’arbitre, réprime et protège. Cette dernière manière de concevoir et de réaliser l’ordre dans la société, est ce qu’on nomme l’État, ou Gouvernement. Son attribut essentiel, la condition de son efficacité, est la centralisation.
Le Gouvernement pouvant donc se définir la centralisation des forces, telles quelles, de la nation, sera abolu, si le centre est unique ; il sera constitutionnel ou libéral, si le centre est double. La séparation des pouvoirs n’a pas d’autre signification.
Sans objet dans un petit État, où l’assemblée des citoyens peut intervenir quotidiennement dans les affaires publiques, elle est indispensable chez une nation de plusieurs millions d’hommes, forcés, par leur nombre même, de déléguer leurs pouvoirs à des représentants. Elle devient alors une garantie des libertés publiques.
Supposez tous les pouvoirs concentrés dans une assemblée unique, vous n’aurez fait qu’augmenter les périls de la liberté, en lui enlevant ses dernières garanties. Le gouvernement par l’assemblée sera tout aussi redoutable que par le despote, et vous aurez la responsabilité de moins. L’expérience prouve même que le despotisme des assemblées est cent fois pire que l’autocratie d’un seul, par la raison qu’un être collectif est inaccessible aux considéra-