Page:Proudhon - Les Confessions d'un révolutionnaire.djvu/20

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ce que le citoyen cherche dans le Gouvernement et qu’il nomme Roi, Empereur ou Président, c’est lui-même aussi, c’est la Liberté.

Hors de l’Humanité, point de Dieu ; le concept théologique n’a pas de sens : — Hors de la Liberté, point de Gouvernement ; le concept politique est sans valeur.

La meilleure forme de Gouvernement, comme la plus parfaite des religions, prise au sens littéral, est une idée contradictoire. Le problème n’est pas de savoir comment nous serons le mieux gouvernés, mais comment nous serons le plus libres. La liberté adéquate et identique à l’ordre, voilà tout ce que contiennent de réel le pouvoir et la politique. Comment se constitue cette liberté absolue, synonyme d’ordre ? voilà ce que nous enseignera l’analyse des différentes formules de l’autorité. Pour tout le reste, nous n’admettons pas plus le gouvernement de l’homme par l’homme, que l’exploitation de l’homme par l’homme…

Ainsi, la marche que nous nous proposons de suivre, en traitant la question politique et en préparant les matériaux d’une révision constitutionnelle, sera la même que nous avons suivie jusqu’à ce jour en traitant la question sociale. La Voix du Peuple, en complétant l’œuvre des deux journaux ses prédécesseurs, sera fidèle à leurs errements.

Que disions-nous, dans ces deux feuilles, tombées l’une après l’autre sous les coups de la réaction et de l’état de siège ?

Nous ne demandions point, comme l’avaient fait jusqu’alors nos devanciers et nos confrères :

Quel est le meilleur système de communauté ? la meilleure organisation de la propriété ? Ou bien encore : Lequel vaut mieux de la propriété ou de la communauté ? de la théorie de Saint-Simon ou de celle de Fourier ? du système de Louis Blanc ou de celui de Cabet ?

À l’exemple de Kant, nous posions ainsi la question :