jours je conclus à la nécessité d’un accord, conciliation ou synthèse. La propriété paraissait donc ici, avec les autres catégories économiques, avec sa raison d’être et sa raison de non-être, c’est-à-dire comme élément à double face du système économique et social.
Ainsi exposé, cela a paru sophistique, contradictoire, entaché d’équivoque et de mauvaise foi. Je vais tâcher de le rendre plus intelligible, en reprenant pour exemple la propriété.
La propriété, considérée dans l’ensemble des institutions sociales, a pour ainsi dire deux comptes ouverts : l’un, est celui des biens qu’elle procure, et qui découlent directement de son essence ; l’autre est celui des inconvénients qu’elle produit, des frais qu’elle coûte, et qui résultent, comme les biens, directement aussi de sa nature.
Il en est de même pour la concurrence, le monopole, l’État, etc.
Dans la propriété, comme dans tous les éléments économiques, le mal ou l’abus est inséparable du bien, exactement comme, dans la comptabilité en partie double, le doit est inséparable de l’avoir. L’un engendre nécessairement l’autre. Vouloir supprimer les abus de la propriété, c’est la détruire elle-même ; de même que supprimer un article au débit d’un compte, c’est le détruire au crédit. Tout ce qu’il est possible de faire contre les abus ou inconvénients de la propriété, c’est de la fusionner, synthétiser, organiser ou équilibrer avec un élément contraire, qui soit vis-à-vis d’elle ce que le créancier est vis-à-vis du débiteur, l’actionnaire vis-à-vis du commandité, etc. (telle sera, par exemple, la Communauté) ; de telle sorte que, sans que les deux principes s’altèrent ou se détruisent mutuellement, le bien de l’un vienne couvrir le mal de l’autre, comme dans un bilan les parties, après s’être réciproquement soldées, conduisent à un résultat final, qui est ou tout perte ou tout bénéfice.