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plaindre le plus ?) — « Des agents étrangers se joignent à eux, les excitent et les payent. Ce n’est pas seulement la guerre civile qu’ils voudraient allumer parmi nous ; c’est le pillage, la désorganisation sociale, c’est la ruine de la France qu’ils préparent, et l’on devine dans quel but.

« Paris est le siége principal de ces infâmes intrigues ; Paris ne deviendra pas la capitale du désordre. Que la garde nationale, qui est la première gardienne de la paix publique et des propriétés, comprenne bien que c’est d’elle surtout qu’il s’agit, de ses intérêts, de son crédit, de son honneur. Si elle s’abandonnait, c’est la patrie entière qu’elle livrerait à tous les hasards ; ce sont les familles et les propriétés qu’elle laisserait exposées aux calamités les plus affreuses.

« Les troupes de la garnison sont sous les armes, nombreuses et parfaitement disposées. Que les gardes nationaux se placent dans leurs quartiers, aux bords des rues. L’autorité fera son devoir : que la garde nationale fasse le sien. »


La proclamation de Senard est plus furieuse encore. Je n’en citerai que ces paroles :

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

« Ils ne demandent pas la République ! Elle est proclamée.

« Le suffrage universel ! Il a été pleinement admis et pratiqué.

« Que veulent-ils donc ? On le sait maintenant : ils veulent l’anarchie, l’incendie, le pillage !... »

Jamais complot fut-il suivi avec une plus implacable persévérance ? Jamais la famine et la guerre civile furent-elles exploitées avec une habileté plus scélérate ? Et pourtant on se tromperait, si l’on croyait que j’accuse tous ces hommes d’avoir voulu, pour un intérêt de coterie, la misère et le