alloué, attendu que la loi de rachat n’étant pas votée, il serait irrégulier de commencer les travaux avant d’avoir alloué le crédit.
Trélat se récrie qu’il ne peut concevoir une telle opposition, puisque, si le rachat n’est pas voté, la compagnie devra rembourser le montant des travaux ; et qu’en conséquence rien n’empêche d’occuper toujours sur ce point les ouvriers. Toutefois, sur la motion du citoyen Duclerc, ministre des finances, la discussion du projet de crédit est ajournée.
L’incident vidé, Flocon, ministre du commerce et de l’agriculture, monte à la tribune. Il parle de la gravité des événements, il dit que le gouvernement est à son poste ; et, croyant sans doute retenir les masses insurgées en jetant le déshonneur sur l’insurrection, il déclare, bien haut, dit-il, afin que du dehors on l’entende, que les agitateurs n’ont d’autre drapeau que celui du désordre, et que derrière eux se cache plus d’un prétendant, appuyé par l’étranger. Il supplie, en conséquence, tous les bons républicains de se séparer de la cause du despotisme.
Cette politique malheureuse ne réussit qu’à enflammer les gardes nationaux sans apaiser les ouvriers, et à rendre la répression plus impitoyable.
La lutte engagée, on ne pouvait reculer. M. de Falloux choisit cet instant pour déposer sur la tribune le rapport relatif à la dissolution des ateliers nationaux, rapport dont les conclusions étaient, ainsi que nous l’avons vu, connues depuis deux jours des ouvriers. On peut dire de celui-là qu’il alluma la mèche incendiaire qui produisit la conflagration de juin. En vain, le citoyen Raynal s’oppose à la lecture du rapport : Je ne crois pas, s’écrie-t-il, qu’il y ait opportunité dans le moment actuel. — De toutes parts : Lisez ! lisez !
Et M. de Falloux donne lecture.