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suis certain de rencontrer ici les plus vives, les plus profondes sympathies. La seule question qui me paraisse devoir être agitée, c’est celle des moyens à prendre pour réaliser ce que nous voulons d’un accord unanime, pour réaliser plus promptement la restauration de la Pologne.

(Les cris du dehors redoublent : Vive la Pologne !)

« La France ne craint pas la guerre ; la France, avec son armée de 500,000 hommes, avec la garde nationale, qui est le peuple tout entier, ne craint pas la guerre ; et c’est pour cela qu’elle peut tenir aux nations un langage ferme ; c’est pour cela qu’elle peut imposer sa pensée, son idée, sans recourir à ce qui devait être la dernière raison de la monarchie.

« La France, par sa force que personne ne peut contester, la France usera de cette politique vraiment républicaine, qui avant tout a confiance dans la puissance de l’idée, dans la puissance de la justice.

(De nouveaux cris se font entendre : Vive la Pologne !)

« La question polonaise n’est pas seulement, comme on voudrait le faire supposer, une question chevaleresque. Dans la question de Pologne, la raison confirme ce que le cœur inspire. Le Peuple, avec un instinct admirable, a été droit au nœud de la question ; il a parfaitement compris que, dans la restauration de la Pologne se rencontrera l’assise la plus ferme de la paix et de la liberté de l’Europe entière.

(Les cris augmentent d’intensité. L’orateur s’interrompt. Il reprend) :

« Je dis que la pensée populaire a admirablement saisi le nœud de la question, et l’a résolue en liant l’idée de la résurrection de la Pologne à l’idée de la liberté.

« Le rétablissement de la Pologne est la seule garantie d’une paix durable et de l’émancipation définitive des peuples.