point alors le socialisme, et ils avaient raison de ne le pas craindre tant qu’il n’était pas question de l’appliquer aux frais de l’État et par autorité publique. Après le 16 avril, le socialisme souleva contre lui toutes les colères : on l’avait vu, minorité imperceptible, toucher au gouvernement !
Ce qui fait que les partis se détestent, c’est bien moins la divergence de leurs idées que leur tendance à se dominer l’un l’autre : on se soucie peu des opinions ; on n’a d’inquiétude que du côté du pouvoir. S’il n’y avait pas de gouvernement, il n’y aurait pas de partis ; s’il n’y avait pas de partis, il n’y aurait pas de gouvernement. Quand sortirons-nous de ce cercle ?
L’idée d’une puissance souveraine, initiatrice et modératrice, constituée, sous le nom de Gouvernement, État ou Autorité, au-dessus de la nation, pour la diriger, la gouverner, lui dicter des lois, lui prescrire des règlements, lui imposer des jugements et des peines ; cette idée-là, dis-je, n’est autre que le principe même du despotisme que nous combattons en vain dans les dynasties et les rois. Ce qui fait la royauté, ce n’est pas le roi, ce n’est pas l’hérédité ; c’est, comme nous le verrons plus bas, en parlant de la Constitution, le cumul des pouvoirs ; c’est la concentration hiérarchique de toutes les facultés politiques et sociales en une seule et indivisible fonction, qui est le gouvernement, que ce gouvernement soit représenté par un prince héréditaire, ou bien par un ou plusieurs mandataires amovibles et électifs.
Toutes les erreurs, tous les mécomptes de la démocratie