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Le pays compte ce qu’il lui coûte, et n’attend qu’une occasion de rappeler dans leurs foyers ces enfants, armés pour la défense de l’ordre et le maintien de sa dignité. Qui prouverait l’inutilité de cette protection soldatesque aurait vaincu l’empire, tant les dispositions du pays laissent peu de chance à cette hypothèse de gouvernement !

Empire, monarchie constitutionnelle et légitime, république de modération et de vertu : rien de tout cela ne fournit une raison d’existence au gouvernement du 2 décembre, n’explique le rôle de Louis-Napoléon. Il faut donc conclure, ainsi qu’il est résulté pour nous de la situation de la France au 24 février, des lacunes laissées par la première révolution, des questions soulevées par le socialisme, de l’éviction des démocrates, de la proclamation du 2 décembre, de l’adhésion du peuple aux promesses contenues dans cette proclamation, que le 2 décembre est le signal d’une marche en avant dans la voie révolutionnaire, et que Louis-Napoléon en est le général. Le veut-il ? le sait-il ? peut-il soutenir ce fardeau ? c’est ce que la suite nous apprendra. Quant à présent, il s’agit pour nous, je le répète, non pas des inclinations et de la capacité du sujet, mais de sa signification. Or, cette signification du 2 décembre, l’histoire la démontre, c’est la Révolution démocratique et sociale...

Mais, peut-être que cette démonstration, toute de chronologie, pèche par la base ; peut-être qu’une science plus haute, en nous révélant à la fois le principe des sociétés, la destination des gouvernements, la cause des révolutions, nous ferait apercevoir le vice de la donnée historique, et prouver a