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VI.

LOUIS-NAPOLÉON.


Je ne suis pour rien dans la formation du pouvoir actuel : je voudrais que tous ses adversaires, royalistes et démocrates, pussent en dire autant. Je n’ai cessé de combattre, dans la république et hors de la république , les éléments divers qui devaient fatalement l’amener ; je puis, comme Pilate, me laver les doigts de cette création spontanée : Dieu sait ce que j’ai osé pour en étouffer le germe ! Il n’y avait pas de Président de la République, que déjà je prévoyais qu’il en serait de la souveraineté du peuple comme de la Jérusalem d’Ezéchiel, qui se pâmait d’amour pour l’Assyrien et l’Égyptien, et que je tonnais contre la folie de la moderne Ooliba. Comme toujours, la voix du prophète s’est perdue dans le désert, et la fornication s’est accomplie. Puisqu’il est inutile de parler ni contre ni pour, qu’il me soit au moins permis de raisonner SUR !... Aux puissants les puissantes vérités. C’est leur droit et c’est notre devoir, pourvu qu’il ne s’y mêle ni perfidie ni offense, Absque dolo et injuriâ !