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V.

LE 2 DÉCEMBRE.


La situation faite, les événements vont se déduire.

Tandis que la classe nantie jure haine à la république ; que le parti républicain, tombé en constitutionnalisme, donne son désistement, Louis Bonaparte, porté par cinq millions et demi de voix, devient l’organe de la révolution. Ainsi va la logique des choses, que la compétition des partis, le chassé-croisé des intrigues, l’animation des personnalités, ne nous permettent pas de comprendre.

Quel que fût l’élu du 10 décembre, en effet, produit d’une situation révolutionnaire, il était forcé de devenir, à peine d’une prompte déchéance, l’organe de la révolution. La coalition des réacteurs, en appuyant Louis Bonaparte, agit comme si, en s’assurant de l’homme, elle pouvait conjurer la chose ; — la démocratie, de son côté, en persistant après l’élection dans une opposition trop bien justifiée, oublia trop souvent aussi que sa cause ne pouvait dépendre du bon plaisir de celui que la révo-