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plus large dans la félicité sociale. La révolution de 89 nous avait laissé à combler ces lacunes ; c’était pour avoir reculé devant cette œuvre que la monarchie de juillet, hypocrite et corruptrice, avait été renversée. Puis, quand on voulait mettre la main à l’œuvre, tout ce mirage de liberté, d’égalité, d’institutions républicaines, s’évanouissait. Au lieu d’une terre de promission, émaillée de bosquets, de vignobles, de moissons, d’eaux courantes, de vertes vallées, on ne découvrait qu’une plaine aride, silencieuse, sans limites !…

L’histoire n’est que le résultat des situations. La situation de la France, telle qu’elle existait en 1848, toute nation, par le progrès de ses idées, le jeu de ses institutions et de ses intérêts, y arrivera. C’est pour cela que l’histoire de France est l’histoire de tous les peuples, et que ses révolutions sont les révolutions de l’humanité.

Que les peuples s’instruisent donc à notre histoire ! Qu’est-ce qui a empêché la démocratie de 1848 de prendre une initiative révolutionnaire ? au premier regard, le respect de son principe et l’horreur de la dictature ; — après un examen plus approfondi, l’embarras des solutions, — en dernière analyse, et comme nous essayerons de le faire voir, un préjugé.