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mocratie la réprobation qui de tout temps s’est attachée aux athées !… Le peuple, l’Assemblée nationale, décidera.

C’est ainsi que les souvenirs sanglants et obscènes de l’hébertisme arrêtèrent le parti républicain sur la pente de la liberté. Le passé de la Révolution écrasait le présent : or, la question renvoyée au jugement populaire, l’Église était sûre du triomphe.

La même chose devait arriver pour le gouvernement.

Qu’est-ce que le gouvernement dans la société ? Le maillot, si j’ose ainsi dire, d’un peuple au berceau ; après le culte, l’organe principal de l’éducation des masses ; aux époques d’antagonisme, l’expression armée de la force collective.

Déjà le problème de la réduction à opérer dans le pouvoir central avait été posé en 89. À moitié résolu par la formation spontanée des gardes nationales et les fédérations de provinces, il avait rendu possibles les journées des 14 juillet, 5 et 6 octobre, et 10 août. C’est sous l’influence de ce principe que la France tout entière fut révolutionnée pendant les années 89, 90, 91, 92, et jusqu’au 31 mai 93 ; que se formèrent les bataillons de volontaires, et que le peuple se leva en masse sous la terreur. Affirmé, quoique obscurément, par le parti de la Gironde, combattu à la fois par les royalistes de l’assemblée et par la Montagne, il succomba dans la guerre civile allumée par la journée du 31 mai. On peut dire qu’à dater de cette époque la France a été rayée de nouveau de la liste des nations libres ; en changeant de gouver-