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peuvent être représentés ! Où est la liberté pour la vigne ? où est son rapport avec les autres cultures, avec l’industrie et le commerce ?...

Mais quoi ! ce n’est pas la vigne seule qui se plaint : l’agriculture demande du sel ; l’ouvrier de la viande, du sucre, du tabac, de la houille, du cuir, de la toile, des laines. L’ouvrier est nu, et meurt de faim. — Le représentant des intérêts en souffrance, et ces intérêts sont tous les intérêts ! fait dire par ses journaux et ses orateurs, qu’il n’est pas vrai que le sel soit indispensable à l’agriculture et au bétail, comme s’il savait cela mieux que les agriculteurs ! comme s’il lui appartenait, à lui représentant, d’en décider !... Qu’au surplus, il serait heureux de réaliser en faveur du peuple le vœu de Henri IV, la poule au pot : mais que l’intérêt des éleveurs français, celui des fabricants de sucre indigène, etc., etc., ne permettent pas de laisser introduire dans le pays, franc de port, les bestiaux, les sucres, les houilles, etc., dont le peuple a besoin pour sa consommation. Si bien que les intérêts sont sacrifiés, par leur propre représentant, au rapport des intérêts, et qu’en vertu de ce rapport, d’après le témoignage du représentant, la nation ne pourrait devenir riche sans qu’elle fut à l’instant même ruinée ! A quoi sert donc le gouvernement ? N'est-il pas clair ici, que la représentation du rapport ne représente qu’une chose, c’est que le rapport n’existe pas ?

Depuis vingt ans les intérêts réclamaient, sans pouvoir les obtenir, des institutions de crédit. Enfin, un décret du 2 décembre organise le crédit foncier : c’est tout ce qu’il peut faire. Mais comme il