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prétexte qu’ils sont la majorité, mettent hors de l’instruction publique les dissidents, ôtent les chaires, ferment les écoles aux protestants et aux juifs. En sorte que tout citoyen, qu’il ait ou non un intérêt de croyance, paye, d’abord, pour toutes les religions, et s’il a le malheur d’être juif ou protestant, est excommunié, non pas comme juif ou protestant, mais comme faisant partie de la minorité religieuse, par les catholiques. Où est la liberté ? où est le rapport ?

Les intérêts voulaient, par la même Déclaration, que la pensée fut libre. — Le représentant des intérêts, du rapport des intérêts, prétend, de son côté, qu’il ne peut remplir son mandat en présence de cette liberté ; qu’il a besoin que les intérêts ne parlent point, n’écrivent rien, ne lisent pas ; attendu que, s’ils y regardaient de trop près, s’ils donnaient un avis, leur sécurité et celle de l’état se trouverait compromise. L’Empereur supprime les journaux, la restauration crée la censure, la monarchie de juillet fait les lois de septembre, la république septembrise les journaux, le 2 décembre leur donne des avertissements. Où est la liberté des intérêts où est leur rapport ? Et quelle étrange manière de représenter les intérêts, que de les réduire au silence.....

Dans la prévision des intérêts, la guerre devait être le dernier argument auquel la nation aurait recours pour conserver la paix. Hors le cas de guerre, l’entretien d’une armée permanente leur semblait une anomalie, que l’institution des gardes nationales avait surtout pour but de faire cesser. — Mais le représentant des intérêts, chef des armées de