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la profession libre, le commerce libre, le crédit libre, la science libre, la pensée et la religion libres : ce qui veut dire, le droit absolu, à priori, sans restriction ni contrôle, pour tout citoyen, de travailler, fabriquer, cultiver, extraire, produire, transporter, échanger, vendre, acheter, prêter, emprunter, transiger, inventer, s’instruire, penser, discuter, vulgariser, croire ou ne pas croire, etc., dans la mesure de ses moyens, sans autre condition que celle de tenir ses engagements, comme aussi de ne gêner personne dans l’exercice du même droit.

Le travail aussi doit être révolutionné, comme la propriété ; mais quant à ses garanties, nullement quant à son initiative. Prendre l’organisation corporative pour garantie du travail, ce serait recommencer l’œuvre du moyen âge, l’extirpation de l’esclavage par la féodalité.

3. La distinction naturelle, êgalitaire et libre, des spécialités industrielles, mercantiles, scientifiques, etc., d’après le principe de la division du travail, et en dehors de tout esprit de caste.


Tels sont les principes de 89, objet de la célèbre Déclaration des droits de l’homme et au citoyen, unis par la dernière constitution ; et telles dpuis cette époque les bases de notre société.

Or, le gouvernement devant être l’expression de la société, suivant l’expression de M. de Bonald, on demande quel peut être le gouvernement d’une société établie sur de pareilles bases ?

Ce ne pourra pas être une féodalité territoriale, puisque la propriété est libre ; ni une féodalité industrielle, mercantile ou financière, puisque le