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rapport des intérêts, en trois catégories principales, que nous essayerons, comme suit, de définir :

La Bourgeoisie. Je range dans cette classe tout ce qui vit du revenu des capitaux, de la rente des propriétés, du privilège des offices, de la dignité des emplois et sinécures, plutôt que des produits effectifs du travail. La bourgeoisie moderne, ainsi entendue, forme une espèce d’aristocratie capitaliste et foncière, analogue, pour la force numérique et la nature de son patronage, à l’ancienne noblesse ; disposant presque souverainement de la banque, des chemins de fer, des mines, des assurances, des transports, de la grande industrie, du haut commerce, et ayant pour base d’opérations une dette publique, hypothécaire, chirographaire et commanditaire, de 20 à 25 milliards.

La Classe moyenne. Elle se compose des entrepreneurs, patrons, boutiquiers, fabricants, cultivateurs, savants, artistes, etc., vivant, comme les prolétaires, et à la différence des bourgeois, beaucoup plus de leur produit personnel que de celui de leurs capitaux, privilèges et propriétés, mais se distinguant du prolétariat, en ce qu’ils travaillent, comme on dit vulgairement, à leur compte, qu’ils ont la responsabilité des pertes de leur état comme la jouissance exclusive des bénéfices, tandis que le prolétaire travaille à gage et moyennant salaire.

Enfin, la Classe ouvrière ou Prolétariat. C’est celle qui, vivant comme la précédente plus de son travail et de ses services que de ses capitaux, ne possède aucune initiative industrielle, et mérite à tous égards la qualification de mercenaire, ou salariée. Quelques individus de cette classe, par leur talent et leur ca-