Page:Proudhon - La Révolution sociale démontrée par le coup d’État du 2 décembre.djvu/246

Cette page n’a pas encore été corrigée

sur la place publique, dans un conseil d’experts, partout où des hommes se réunissent pour traiter ensemble, elle puisse se formuler aussi bien que dans une assemblée de représentants et un conseil d’état. Elevée à ce degré d’authenticité où elle tient tout des choses et rien de l’homme, la politique est l’expression pure de la raison générale, le droit immanent de la société, son ordre intérieur, en un mot, son Économie.

Cette politique, vous ne la trouverez ni dans Aristote, ni dans Machiavel, ni dans aucun des maîtres qui ont enseigné aux princes l’art, essentiellement subjectif, d’exploiter leurs états. Elle se dégage des rapports sociaux, et des révélations de l’histoire. Pour moi, la révolution au 19e siècle en doit être l’avènement.

C’est un principe, dans cette politique à la fois rationnelle et réelle, que sans travail il n’est pas de richesse, et que toute fortune qui n’en provient pas est par cela même suspecte ; que le labeur augmente toujours et que le prix des choses diminue ; qu’ainsi le minimum de salaire et le maximum des heures de travail sont inassignables ; que si l’hectolitre de blé vaut 20 francs, aucun décret du prince ne le peut faire vendre 15 ou 25, et que toute hausse ou baisse factice, par autorité de l’état, est un vol ; que sous le régime de l’intérêt, l’impôt proportionnel, équitable en lui-même, devient progressif dans le sens de la misère, sans que rien au monde puisse l’empêcher ; qu’un autre corollaire de cet intérêt est la protection douanière, en sorte que toute tentative pour abolir celle-ci sans toucher à celui-là est une contradiction ; que toute