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n’est qu’un moyen, c’est d’en former un qui les engloutisse tous. J’ai expliqué ailleurs comment, dans la donnée actuelle, ce parti d'absorption devait se composer de la classe moyenne et du prolétariat : je m’en réfère à mes précédentes indications.

Nier, dans l’économie actuelle de la société, la nécessité des partis : impossible.

Gouverner avec eux, sans eux ou contre eux : impossible.

Leur imposer silence par des moyens de police, ou leur donner le change par la guerre et les aventures : impossible.

Il reste que l’un quelconque devienne l’instrument d’absorption de tous : c’est cela qui est possible.

Que le 2 décembre donc, et ce que je dis ici pour le gouvernement qui passe, je l’adresse à tous ceux qui viennent ; que le 2 décembre embrasse franchement sa raison d’être ; qu’il affirme, sans restriction ni équivoque, la révolution sociale ; qu’il dise tout haut à la France, qu’il notifie à l’étranger la teneur de son mandat ; qu’il appelle à lui, au lieu d’un corps de muets, une représentation vraie de la classe moyenne et du prolétariat ; qu’il prouve la sincérité de sa tendance par des actes d’un libéralisme explicite ; qu’il se purge de toute influence cléricale, monarchique et malthusienne ; qu’il transporte aux corps des instituteurs et des médecins, les uns dans la misère, les autres livrés au hasard d’un honteux casuel, les 42 millions jetés aux prêtres ; qu’il chasse de sa société cette bande d’intrigants, sans foi ni loi, bohèmes, espions la plupart, qui le grugent ; qu’il abandonne aux