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la révolution ; 2. le parti de la monarchie constitutionnelle, plus bourgeois que noble, et qui, dans ce moment, par la voix de M. Creton, rappelle le pays aux bienfaits et aux gloires de 1830 ; 3. le parti de la république modérée, qui, très-circonspect à l’endroit des réformes économiques, ne veut plus cependant ni de royauté, ni de noblesse, ni de présidence ; 4. le parti de la république rouge, plus gouvernemental encore qu’économiste, et qui a pris pour programme la constitution de 93 ; 5. le parti bonapartiste, qui tend à satisfaire ou tromper par la guerre l’appétit du prolétariat ; 6. le parti prêtre, enfin, qui, parfaitement renseigné sur la marche du siècle, ne voit plus d’issue pour la société, et pour lui-même de salut, que dans le rétablissement de l’omnipotence spirituelle et temporelle du pape. Je ne compte pas comme parti les socialistes, quoique plus républicains et plus radicaux que les rouges, parce que, dans aucune de leurs écoles, ils ne sont hommes de pouvoir, mais hommes de SCIENCE et de solution.

Trois classes et six partis, en tout NEUF grandes divisions antagoniques : voilà la France, sous le régime de l’économie malthusienne et de la centralisation politique. Voila le produit de cette unité dont nous sommes si fiers, que l’étranger nous envie, et à laquelle il faut donner pour emblème la tête de Méduse et ses serpents !

Or, je défie tout pouvoir qui ne sera pas révolutionnaire, celui de Henri V aussi bien que celui du 2 décembre, la théocratie comme la bourgeoisie, de faire cesser cette division des partis et des classes ; et par la même raison je défie tout