trologue bénévole, qui n’aspire, comme tant d’autres, qu’à en finir, je ne le veux pas non plus.
Quel doit être, d’abord, votre point de départ ? je vous l’ai dit, la révolution.
La révolution, démocratique et sociale, tous les deux, entendez-vous, est désormais pour la France, pour l’Europe, une condition forcée, presque un fait accompli, que dis-je ? le seul refuge qui reste au vieux monde contre une dissolution imminente.
Tant que le malade a la gangrène, il engendre de la vermine. De même, aussi longtemps que la société sera livrée à une économie de hasard, il est inévitable qu’il y ait des exploiteurs et des exploités, un parasitisme et un paupérisme, qui la rongent d’une dent rivale ; — aussi longtemps que pour soutenir ce parasitisme et pour en pallier les ravages la société se donnera un pouvoir concentrique et fort, il y aura des partis qui se disputeront ce pouvoir, avec lequel le vainqueur boit dans le crâne du vaincu, avec lequel on fait et l’on défait les révolutions ; — aussi longtemps, enfin, qu’il y aura des partis antagonistes et des classes hostiles , le pouvoir sera instable et l’existence de la nation précaire.
Telle est la généalogie de la société, abandonnée aux agioteurs, aux usuriers, aux empiriques, aux gendarmes et aux factions ! Le vice du régime économique produit l’inégalité des fortunes, et par suite la distinction des classes ; la distinction des classes appelle, pour la défendre, la centralisation politique ; la centralisation politique donne naissance aux partis, avec lesquels le pouvoir est nécessairement instable et la paix impossible. Une ré-