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phases de cette lutte dont les symptômes jaillissent déjà des dernières élections de l’Angleterre ; montrer la révolution, tour à tour invoquée, repoussée, comme sous le consulat et l’empire, abandonnant enfin le 2 décembre, et Louis-Napoléon, trahi comme son oncle par sa personnalité, donner une fois de plus l’exemple des vengeances du Destin : Discite justitiam moniti, et non temnere divos !

J’aime mieux, pour l’enseignement de mon pays, pour l’édification de ses maîtres, présents et à venir, et par mesure de garantie contre des factions qui, sans plus d’intelligence et de bonne volonté les unes que les autres, dévorent déjà en idée la succession du 2 décembre, démontrer une dernière fois, et par un nouvel argument, l’inviolabilité des révolutions.

Non, dirai-je à l’Elysée, vous ne pouvez continuer de sang-froid cette triste parodie de l’épopée impériale. Et si, comme certains philosophes seraient induits à le penser, vous êtes une nouvelle incarnation de votre oncle, vous n’êtes point revenu pour retomber dans vos anciens égarements, mais pour en faire pénitence. Vous nous devez l’expiation de 1814 et 1815, ce qui veut dire, des dix années de la servitude impériale ; l’expiation de la légitimité, que vous avez fait restaurer ; l’expiation de la quasi-légitimité, que vous avez rendue possible. Mettez-vous donc à l'unisson de votre époque et de votre pays, car vous ne pouvez faire par vous-même, pas plus que l'Italie de Mazzini, Italia fara da se !... Votre étoile ne le veut pas ; le peuple ne le veut pas ; l’ombre gémissante, non encore purifiée, de Napoléon, ne le veut pas ; et moi, votre as-