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un monarque constitutionnel. De lui aux autres, la comparaison était à son avantage : mais c’est des CHOSES qu’il s’agissait, et Napoléon n’y pensa jamais.

Ainsi l’Empereur est à la remorque du roi ! A l’erreur des restaurations, à la chimère de sa propre résipiscence, il joint le désavantage de l’imitation constitutionnelle, course au clocher de la popularité, et poussant la copie jusqu’à la niaiserie, il écrit en tête de son nouveau contrat : Acte additionnel aux constitutions de l’empire. C’est-à-dire que comme Louis XVIII en signant la Charte se comptait dix-neuf ans de règne, Napoléon dans son Acte additionnel se comptait quatorze ans de constitutionnalité !... Drôle de plagiat !

Après avoir triomphé à Ligny et aux Quatre-Bras, l’empereur succombe à Mont-Saint-Jean : l’irrévocable destin confirme son arrêt. Là, sans doute, il eût pu vaincre encore, comme on l’a répété à satiété, sans l’immobilité de Grouchy, sans la trahison de Bourmont, sans l’arrivée de Blücher, sans les incertitudes de Ney, sans le chemin couvert, sans le manque de clous pour mettre hors de service, après chaque charge des cuirassiers, les canons des Anglais. Alors c’eût été à Wellington de dire : J’aurais vaincu, sans le retard des Prussiens, sans l’arrivée de Grouchy, sans ceci, sans cela !... Que s’en serait-il suivi ? une seconde invasion, une seconde campagne de France, et très-probablement une seconde abdication. Car, qui ne voit ici que les accidents de la guerre, pris en détail, sont pour tout le monde ; considérés d’ensemble sont pour la logique ? Waterloo, jour néfaste dans les annales