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plus de limites. El c’est pourquoi je suis opposé à la dictature, et à toute espèce de coup d’état.

Mais, même eu me plaçant sur ce terrain immoral de la force, je dis encore qu’il est, pour le dictateur, des considérations qui règlent L’exercice de son pouvoir et dominent sa subjectivité. L’arbitraire, en un mot, n’est pas vrai, même au service de l’arbitraire : comment en ferait-on, pour un jour, un principe de gouvernement ?

Louis-Napoléon s’était proposé d’éteindre les partis : on a pu juger quelle différence il mettait entre eux, et avec quelle mesure inégale il traitait les dynastiques et les républicains. Etablissons d’abord les faits.

Dès 1848, Louise-Napoléon, par le concours des partis conservateurs et l’opposition des nuances républicaines, qui portaient contre lui à la présidence MM. Cavaignac, Ledru-Rollin, Raspail, se trouvait de fait l’allié, le chef de la réaction. Cette position, évidemment fausse, et qui, je l’avoue pour ma part, fit jusqu’au 2 décembre l’espoir des républicains, n’eût pas dû se prolonger au delà de la période électorale. D’autres conseils dirigèrent l'Elysée : comme, en gage de bon accord, il avait adopté la politique des réacteurs, il leur demanda ses ministres. La journée du 13 juin, les élections de mars et avril 1850, la loi du 31 mai, etc., en resserrant chaque jour davantage les liens qui unissaient le Président à la contre-révolution, creusèrent l’abîme qui le séparait de la république.

En 1851, commença la scission qui devait l’affranchir de la majorité et aboutir au coup d’état. Louise-Napoléon rentrant ainsi dans la vérité de son rôle,